réalisée par Khadija Al-Salami
2018 / 31 mn
J’avais envie de leur donner la chance de s’exprimer car je ne l’ai pas eue enfant. » Ainsi Khadija Al Salami, première réalisatrice yéménite, justifie le choix de la mise en scène de son documentaire. Née en pleine guerre civile dans le nord du Yémen, mariée de force à 11 ans, la cinéaste a choisi de mettre en lumière dans son film trois bambins.
Dans ce documentaire, Ahmed, 11 ans, sa sœur Rima de trois ans sa cadette, et leur neveu Youssef, âgé de 9 ans, témoignent eux-mêmes et recueillent des témoignages. Entre deux images d’amateur montrant les ravages des bombardements de la coalition arabe emmenée depuis mars 2015 par l’Arabie saoudite, les petits réalisateurs parcourent les ruines de leur ville, Sanaa, et questionnent ses habitants avec une maturité impressionnante.
« Ça fait quoi de perdre sa fille ? », demande Youssef à un père qui fait le deuil de son enfant. « Comment savais-tu qu’elle était morte ? », lance Ahmed à une petite fille se recueillant sur la tombe de sa mère, touchée un soir en pleine tête par un projectile d’obus.
Entre une violence armée banalisée jusque dans la cour de récréation, les pénuries de médicaments des hôpitaux où sont soignés les enfants mutilés, et le sort tragique de ceux qui, à la rue, échouent dans des camps de fortune, l’avenir du peuple yéménite s’assombrit à mesure que les séquences défilent.
Comment sortir de ce conflit meurtrier, né de la révolution menée par les rebelles houthistes en 2014, suivie de l’intervention de l’Arabie saoudite et de pays arabes sunnites alliés ? Pour la réalisatrice, la réponse est dans la sensibilisation de l’Union européenne. Et quelle meilleure arme, pour cela, que la candeur attendrissante de la jeunesse montrée en pleine vérité…
Vous pouvez voir le film ici.
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c’est évidemment un sujet très sensible …. mais …
débat possible : pourquoi les jeunes gens yéménites migrent vers un ailleurs ????